
SEMAINE #3 #yogatherapiegenou #kneeyogatherapy
Aujourd’hui mon kiné m’a fait pleurer avec des exercices du genou. Il l’a plié plusieurs fois fortement. C’était tellement douloureux que mon cœur m’a dit très clairement “lâche cette angoisse que tu gardes, ça suffit!”.
Comme je ne pouvais pas crier, j’ai laissé mes larmes s’exprimer. La voix continuait: “Pourquoi tu ne veux pas être libre? Pourquoi tu veux continuer avec cette même souffrance intérieure qui n’existe plus!?”.
Vous savez qu’après l’opération je me suis immergée profondément dans un travail psychologique avec mon enfant intérieur. Je crois que les personnes grandissent avec un enfant parfois effrayé ou en colère. En conséquence les problèmes de santé ne sont pas seulement une dégénération physique à cause du stress, mais aussi une expression des contenus psychologiques du passé non traités ou résolus.
Les personnes qui sont venues me rendre visite m’ont demandé ouvertement pour quoi cela m’est arrivé? J’ai plein de réponses. C’est une combinaison de différents facteurs: génétique, structurel, mécanique, cognitif, comportemental, émotionnel et surtout spirituel. Ma partie “adulte et consciente” accepte ouvertement que j’ai eu une lésion assez forte, une opération et une rééducation longue, mais mon enfant intérieur ne l’accepte pas. Cependant j’essaie de ne pas rationaliser et de donner une réponse courte: la justification yogique typique : “C’est mon karma!”.
La partie liée à mon “petit enfant intérieur” c’est évidemment ma relation avec moi-même. Et mon genou m’a montré que je bataille tous les jours pour atteindre une libération sur une question qui est devenue nettement mentale: mon “désir” de devenir moi-même. Vous avez bien lu, “un désir”. Comme si je n’avais rien fait à ce sujet depuis 15 ans (le jour où j’ai décidé de pratiquer du yoga).
La voix de mon mental transmet le message d’une très vieille partie de mon inconscient. C’est comme si une partie de mon être sentait que tous mes efforts sont pas suffisants, en fait, elle pense que je ne suis pas “parfaite”. Le typique désir de perfection névrotique! Voilà!
Bien que ma partie “adulte” trouve que c’est une grande erreur, l’énergie de cette accusation m’oblige à me FORCER pour y arriver. Tandis que je respire consciemment sur le tapis pour écouter mon âme chaque matin, cette lésion, qui m’a accompagnée depuis longtemps, est le résultat d’un complexe d’abandon, de manque d’acceptation de ma demi-sœur et d’auto-exigence née à cause de la séparation de mes parents quand j’avais 11 ans.
En effet, un mois après mon opération, j’écris chaque semaine quelques paragraphes sur des vieilles expériences que je sens liées à mon manque de confiance personnelle. C’est fascinant de travailler avec un Soi Adulte plus sage, ce qui est justement développé sur le tapis.
Je suis arrivée à reconnaître cette petite fille, cachée derrière l’ego spirituel, en face du miroir avec la béquille -maintenant je ne marche qu’avec une seule- qui dit “pauvre de moi, j’ai besoin de ton aide, j’ai besoin de ton soutien, j’ai besoin de ton amour et de ta reconnaissance, je fais beaucoup d’effort et personne ne me gratifie, personne ne me donne un cadeau, personne ne sais qui je suis”.
A qui parle-t-elle? À mon père, à ma mère, à mon mari, à ma belle-famille, à mes amis, mais surtout à mon Moi Adulte, la Mona Adulte.
Mes larmes dans le cabinet aujourd’hui étaient les larmes de la petite Mona. La petite Mona a voyagé avec moi depuis longtemps et on a travaillé ensemble à plusieurs occasions en thérapie et dans des projets fascinants avec de bons résultats. J’avais même “PENSÉ” que j’avais réussi à trouver la force de mon Self pour soutenir ma vie sur un point énergétique où j’étais moi-même, avec beaucoup d’orgueil et de narcissisme. Mais cette année, il m’a fallu me casser le genou pour lâcher prise sur cette attitude intérieure qui bloque mon développement personnel.
En fait, quand je suis arrivée en France je me suis mis dans l’état mental: “On va réussir!, on fera tout PARFAITEMENT!”.
C’est devenu une obsession. J’ai bien profité de cette énergie, c’était vraiment gratifiant. Ma Petite Mona était toujours là, mais son désir interne de perfection n’était pas bien traité et guidé. Elle manquait toujours de sécurité personnelle. Alors, j’ai trop travaillé, sans respecter les limitations de mon Moi Adulte, pour finir aux urgences!
C’est la première fois que je sens la profondeur des larmes de la Petite Mona. C’est comme si j’avais visualisé la pointe de l’iceberg. Ces larmes m’ont permis de relâcher une tension que ne me laissait pas plier le genou à plus de 110 degrés -le manque d’auto-acceptation de ma situation- et aussi elles m’ont permis de récupérer la force de soulager ma Petite Mona, pour l’accepter telle qu’elle est: un être créatif et réel et pas parfait.
Et voilà, le karma de tous les profs de yoga…
Il faut creuser très profond pour trouver les trésors intérieurs…
#confessionsontheyogamat